Dossier patrimoine : l'Eglise Saint Jean-Baptiste d'Arjuzanx

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Dossier récapitulatif concernant l'histoire de l'église Saint Jean-Baptiste d'Arjuzanx (Brassenx) et la nécessité de la restaurer.

Cette partie est consacrée au résumé historique des travaux d’architecture de l’église Saint Jean-Baptiste d’Arjuzanx. Elle se base sur des recherches historiques, des documents d’archives, des actions de constructions et de réparations prises au fil des siècles ainsi que de faits documentés exposés ci-après.

La date exacte de l’édification de l’église nous est inconnue mais elle remonte très probablement à la première moitié du XIIème siècle. Certaines sources indiqueraient que le site abritait déjà un monument chrétien au XIème siècle, voire avant. Cependant rien ne vient corroborer cette supposition.

L'église se dresse sur la lisière d'un plateau bordant au nord la petite vallée du Bès, petite rivière qui coule d'ouest en est pour se jeter dans la Midouze, près de Tartas. Les murs sont constitués de garluche "oolithe ferrugineux", de blocs d'alios et de grosses briques faites en terre cuite (mélange d’alios et de terre sablonneuse).

Les fondations de l’église sont probablement composées des mêmes matériaux précités.

Au XIIème siècle, cette église de style roman ne comportait que la nef et un mur-clocher. Des contreforts existaient mais nous ne savons pas lesquels furent ajoutés.  

En 1154 le mariage d’Aliénor d’Aquitaine avec Henri II Plantagenet roi d’Angleterre fait de l’Aquitaine un fief anglais jusqu’en 1453.

Au XIIIème siècle, en 1241 exactement sous domination anglo-gasconne et à la demande d’Henri III, les habitants d’Arjuzanx se dotent d’un système de défense. Celui-ci était composé d’une tour carrée en pierre (la Carreyre), d’un château royal (grande tour en pierre sur une motte) et de l’église qui a été fortifiée par la construction d'une tour de style gothique. Cet édifice acquis donc sa forme actuelle : celle d’un bâtiment massif.

Une légende locale qui date de cette époque et qui perdure aujourd’hui mentionne l’existence d’un souterrain qui partirait de l’église et qui terminerait sa course aux abords du Bès. Il est possible aussi qu’une crypte existe sous les dalles en pierre de l’église.

Il est à noter que le XIIIème siècle est aussi une grande période de prospérité, appelé le beau Moyen-âge, et Arjuzanx devint officiellement capitale de la baronnie du Brassenx (1241).

En 1338, en pleine Guerre de Cent Ans (1337-1453), l’ancien village d’Arjuzanx qui était situé en contrebas du Bès est totalement détruit par une armée franco-béarnaise. De même le château dit royal est démoli. L’église est épargnée.

Cependant l’église subit aussi les assauts des Guerres de Religion (1562-1598) : l’intérieur du porche est saccagé, en témoignent les bas reliefs intérieurs au dessus de la porte qui ont été fortement dégradés.

Au début du XVIIIème siècle, la perte des archives paroissiales lors d’un incendie est préjudiciable pour les recherches historiques actuelles. Nous ne savons pas si des réparations ont été effectuées au XVIIème siècle. Toutefois des menus travaux ont sûrement été entrepris pour maintenir l’église dans un état de fonctionnement.

En 1740, une visite de l’évêque de Dax met en évidence que l’église montre des signes d’usure. Cependant rien n’est fait pour restaurer l’édifice. Pour l’embellir on la dote de certaines pièces de mobilier qui sont aujourd’hui classées.

Il a fallu attendre un siècle pour que le mauvais état de l’église soit pris en compte. En 1848 des travaux sont effectués sur les contreforts ainsi que du recrépissage. En 1849 c’est la toiture recouvrant la cloche qui est restaurée. On répare également le beffroi. Toutefois une visite pastorale de Mgr Lanneluc effectuée le 6 avril 1851 montre que l’église est dans un état de délabrement avancé.

En 1856, devant l’inaction de la commune et le non signalement aux autorités des dangers liés à l’utilisation de ce bâtiment, la préfecture est saisie et le préfet intervient deux fois pour que des travaux soient engagés.

En 1857 et 1859, l’État, sous le Second Empire, accorde des fonds pour la restauration de l’église. L’architecte Sibien apporte d’importants embellissements notamment l’ajout de deux petites chapelles latérales de part et d’autre de la dernière travée de la nef.  

En 1900, soit un demi-siècle plus tard, l’église n’a reçu que des réparations minimes. Toutefois en 1903 des travaux sur la charpente permettent de maintenir dans un état acceptable la situation de l’édifice.

En 1958, c’est l’arrivée d’EDF, du creusement de la mine et de l’installation de la centrale électrique. Cet événement a bouleversé la géographie et la vie sociale du village d’Arjuzanx. De nombreux vestiges datant de l’époque médiévale ont été ensevelis sous 10 à 15 mètres de morts-terrains, seule l’église a survécu.

En 1980, des travaux sont engagés pour un remaniement complet de la couverture, la consolidation de la voûte de la chapelle nord, la réparation des vitraux cassés, la remise en état du portail d’entrée et de la chaire ont permis de stabiliser l’église.

En 1987 un paratonnerre est installé. De 1991 à 1993 des gouttières sont posées pour créer un système d’évacuation des eaux pluviales. De plus, une réfection de la charpente, de la couverture de la tour, de l’abri des cloches et de la sacristie a été effectuée.  

Depuis 1995, l’association des Amis du Brassenx s’est donnée pour mission la protection du patrimoine local, notamment l'église d'Arjuzanx ainsi que la mise en valeur de l’histoire du Brassenx.

Le 17 janvier 2002 grâce au travail des bénévoles de l'assocciation et avec le concours du maire M. Couloudou et de son conseil municipal, l'église est inscrite à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques de France.

Grâce à la mobilisation et aux efforts de tous, l’église se dote en 2004 d’une seconde cloche qu’elle avait perdue lors de la Révolution. Des objets sont restaurés et une étude préalable à la restauration d'ensemble de l'édifice, estimée à 1,2 million d'euros est rédigée par Mme Claire Desqueyroux - Architecte D.P.L.G. de Dax. A cette occasion c'est plus de 25 000 € qui ont été investis. La provenance des fonds se répartit comme suit : collecte de dons (3500 €), subventions de la communauté européenne (11000 €) et participation financière de la paroisse à hauteur de (11000 €). 

En 2009, la tempête Klaus a endommagé la toiture de l’église. M. Pierre Darmante (maire de 2006 à 2018, puis maire délégué de la commune de Morcenx-la-Nouvelle en 2019) a pris des mesures d’urgence pour la réparer.

Toutefois entre ce tragique événement et aujourd’hui, presque rien n’a été fait pour consolider le bâtiment et son entretien est réduit au minimum. Ce dossier étant une constante préoccupation de notre association, nous avons alerté M. Jean-Claude Deyres, maire de la commune nouvelle de Morcenx ayant fusionné avec celle d'Arjuzanx qui a fait établir en mars 2019 par la SOCOTEC un "Diagnostic solidité sur fissures intérieures et poutre bois". Des réparations urgentes devaient être réalisées.

Rien n'a été fait à ce jour, le nouveau maire élu de la commune de Morcenx-la-Nouvelle, M. Paul Carrère a été alerté par nos soins en février 2021. 

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