
Les dernières recherches archéologiques ont mis en évidence que le territoire du Brassenx est peuplé depuis 20 000 ans par des chasseurs-cueilleurs puis des agriculteurs. Pendant des millénaires les différents âges se sont succédés sans que nous sachions vraiment ce qui s’est passé.
Il faut dire que la nature du territoire a fortement changé, notamment par la plantation des pins maritimes. Toutefois, grâce aux amateurs d’archéologie de l’association, chercheurs chevronnés de « cailloux », des découvertes majeures et récentes ont été mises à jour. Elles viennent bousculer les croyances que dans « les Landes il n’y avait qu’un désert ».
Vers l’an 800 av-JC des peuples proto-basques (venant du nord de l’Espagne), cousins des Ibères, que les romains nommèrent « Aquitains » dominaient le territoire actuel du sud-ouest de la région Aquitaine. Ces Aquitains étaient eux-mêmes des cousins des Basques de par leur langue et leur culture.
Sur le territoire du Brassenx on les nommaient « Cocosates », ce qui veut dire « ceux qui vivent sur le tertre ». En 56 av-JC ces Aquitains se liguèrent contre l’invasion menée par Jules César, mais ils furent vaincus et intégrés à Rome. La culture de la région portera longtemps, et jusqu’à aujourd’hui, des traces de vestiges romains.
Sous sa domination (de la République puis de l’Empire Romain), le territoire du Brassenx se développe par l’introduction de la vigne importée par des colons de l’Empire qui se fixent dans les villages, de Sindères, de Garrosse, de Morcenx, d’Ygos et surtout d’Arjuzanx, d’Arengosse, de Villenave et de Beylongue. La vigne est encore présente en quelques endroits. Sous l’Empire, le territoire de la Novempopulanie (« terre des neufs peuples ») est créé et servira de base à l’Aquitaine et la Gascogne future.
A la chute de l’Empire Romain en 476 ap-JC mais déjà quelques décennies avant, le Brassenx passe sous domination des Wisigoths (du Vème à la fin du VIème siècle), puis des Vascons au VIIème siècle, venant de l’actuelle Navarre en Espagne. Ces derniers, par déformation linguistique, deviendront les Gascons actuels.
Dans les siècles suivants le duché d’Aquitaine et le duché de Gascogne intégreront l’Empire Franc, notamment sous Charlemagne (800 ap-JC).
Vers l’an 840 ou 860, le Brassenx est attaqué par les Vikings qui pilleront la région et seront définitivement arrêtés à la bataille de Taller en 982 ou 983.
A partir du IXème siècle et jusqu'en 1154, les terres du Brassenx sont la propriété du duché d’Aquitaine. Malheureusement, même si nous connaissons le nom des ducs qui se sont succédés sur le territoire, presque aucune source écrite nous est parvenue, exceptée concernant l’église d’Arjuzanx dont l’édification s’est produite vers l’an 1118. Elle fut dédiée à Saint Jean-Baptiste qui est encore aujourd'hui son Saint protecteur.
En 1154, le Brassenx devient terre anglaise par le mariage d’Henri Plantagenêt avec Aliénor d’Aquitaine. Le village d’Arjuzanx est le cœur d’un territoire féodalisé qui commence à se développer économiquement et politiquement.
Plus tard, Henri III Plantagenêt, roi d’Angleterre et duc d’Aquitaine, dans une stratégie de développement économique et militaire de l’Aquitaine fonde un castelnau, un village fortifié, à Arjuzanx.
Pour cela il créé officiellement la baronnie du Brassenx et fixe ses frontières le 15 février 1241 (celles-ci sont consultables sur ce site). A dater de ce jour, Henri III devient donc roi d’Angleterre, duc d’Aquitaine et baron du Brassenx. Les « coutumes du Brassenx », texte juridique servant de constitution locale, offre de nombreuses libertés civiques et économiques aux « boni homines », les habitants du Brassenx. Ces coutumes sont exceptionnelles en Aquitaine parce qu’elles donnent une large autonomie politique aux locaux. Les Amis du Brassenx ont une copie de ces coutumes qui ont une valeur historique indéniable.
C’est aussi à cette époque, en 1241, que l’église romane est modifiée, la motte castrale est élevée et fortifiée puis renommée « château royal », la tour de la Carreyre est construite en tant que poste de péage et la caverie (petite seigneurie) de Montolieu est fondée en 1243. Plusieurs foires annuelles sont créées permettant des échanges avec les autres régions de l’Aquitaine.
La baronnie du Brassenx est prospère. La culture de la vigne est très développée, le vin est exporté jusqu’en Angleterre, et des céréales assurent des revenus importants pour la région. De même, les exemptions fiscales accordées par les souverains anglais permettent un accroissement économique de la baronnie.
Le 8 avril 1338, la baronnie du Brassenx, après un échange stratégique entre le roi d’Angleterre et le Seigneur d’Albret, intègre le domaine féodal des Albret voisins. Ceux-ci jouent le jeu des alliances de nombreuses fois, un temps avec les anglais puis avec les français et ainsi de suite jusqu’en 1607 date à laquelle les terres du Brassenx entrent dans le domaine royal d’Henri IV, roi de France et de Navarre.
Toutefois, au début de la guerre de Cent-Ans (1337-1453), le village, alors possession des Albret est attaqué en août 1338 par une armée franco-béarnaise. Le roi de France Philippe VI revendiquait l’Aquitaine pour soumettre les seigneurs gascons passés sous le giron anglais. Le seigneur de Lescun, alors commandant de l’armée franco-béarnaise, fait détruire le château royal et le village d’Arjuzanx situés au sud de la rivière du Bès. Quelques années plus tard sous l’impulsion des Albret, le village se reconstruit un peu plus au nord où il se trouve actuellement, notamment de chaque côté de la « route départementale ».
Les siècles passent et en 1651, Frédéric de la Tour d’Auvergne dit duc de Bouillon, pour sa participation à la fronde contre Louis XIV, est obligé de céder ses possessions de la principauté de Sedan et de la ville de Raucourt. En échange, il reçoit le duché d’Albret, dont le Brassenx fait partie, et la ville de Château-Thierry. La famille conservera ces terres jusqu’à la Révolution de 1789. La baronnie du Brassenx, annexée par la République Française, disparaît officiellement en 1795.